Projet de recherche doctoral numero :3694

Description

Date depot: 1 janvier 1900
Titre: La pièce musicale comme événement d'un système complexe, ouvert et modélisable: un cas de musicologie assistée par ordinateur
Directeur de thèse: Moreno ANDREATTA (STMS)
Domaine scientifique: Sciences et technologies de l'information et de la communication
Thématique CNRS : Non defini

Resumé: L'utilisation de modèles et la modélisation en musique sont étroitement liées à sa propre histoire. A de nombreuses reprises, les modèles y jouèrent différents rôles, démontrant de riches interactions entre savoir et activité humaine, comme dans la gamme pythagoricienne et les échelles chinoises (mathématiques), dans la construction des orgues et la lutherie en général (acoustique), dans l'initiation musicale des àkonés en Afrique centrale et des bandish en Inde (pédagogie et cognition), parmi tant d'autres exemples. Dans l'écriture compositionnelle, on peut identifier des modèles dans l'utilisation de canons et d’isorythmie dans la musique médiévale, et jusqu'à l'emploi récent des binômes de Newton par Risset, de la théorie cinétique de gaz par Xenakis, ou encore des modèles acoustiques dans la musique dite « spectrale » (Grisey, Levinas, Murail). Ces relations fécondes entre musique et modèles dénotent l’extrême complexité qui embrasse les diverses activités musicales. Dans le cas de la composition, suivant la systématisation tripartite proposée par Jean Molino, « il est pertinent de parler, pour une œuvre ou une partie d’œuvre musicale, de système musical, et de s'intéresser à la complexité de ce système. » [Levy, 2004]. L’informatique s’est ainsi, et depuis longtemps, intéressée à la musique, qui représente « un domaine intéressant dans la mesure où très souvent les problèmes rencontrés sont d'une grande complexité » [Agon, 1998]. La modélisation, thème récurrent en informatique musicale, vise à « formaliser différents aspects du phénomène musical et à construire les modèles informatiques correspondants, dans un objectif de compréhension, ou d’analyse, dans un premier temps, puis souvent de création et de production musicale » [Bresson, 2007]. Par ailleurs, l’usage de modèles dans l’écriture musicale, qu’ils soient issus de domaines extra-musicaux ou développés ad-hoc dans ce contexte, serait généralisée plus ou moins explicitement dans la plupart des activités compositionnelles [Malt, 2000]. Nous nous intéressons ici directement à l'œuvre musicale, vue comme un système complexe dont la modélisation fait partie intégrante de la construction. Mikhail Malt nous dit encore : « L’acte de composition sera une lutte, opposition ou adéquation permanente entre le monde abstrait des concepts et le monde de la réalité sonore. L’œuvre finale étant le point de convergence entre ces deux mondes » [Malt, 2000]. La modélisation joue donc ici le rôle de médiateur entre le réel et l'abstrait dans la composition musicale. Ainsi, élaborer la modélisation d'une œuvre musicale écrite serait un acte trans-symbolique, dans lequel la partition constituerait déjà « une première 'modélisation' de l'œuvre [...] se présentant sous une forme graphique particulière » [Vecchione, 1991].

Doctorant.e: Santana Charles