Projet de recherche doctoral numero :8258

Description

Date depot: 10 janvier 2022
Titre: Simulation de la propagation de la méningite bactérienne au Sénégal dans l’interface Environnement-Climat-Société par approche multi-agents
Directeur de thèse: Nicolas MARILLEAU (UMMISCO)
Directrice de thèse: Nadège MARTINY (BiogeoSciences)
Directeur de thèse: Amadou Thierno GAYE (LPAO-SF)
Domaine scientifique: Sciences pour l'ingénieur
Thématique CNRS : Aide à la décision et recherche opérationnelle

Resumé: La méningite est une maladie climato-sensible observée principalement au cours de la saison sèche de janvier à juin où 90% des cas sont recensés (saison épidémique). En effet, les scientifiques ont observé que les températures élevées (>39.5°C) et la forte concentration de poussières dans l’air, sont des facteurs de risque significatifs dans l’augmentation du nombre de cas lors d’épidémies de méningite. De même, selon les épidémiologistes, le décalage observé par les modèles statistiques entre les évènements de poussières et les premiers cas de méningite correspond à la durée de l’incubation de la bactérie. Aussi, la fin de l’épidémie est corrélée à l’augmentation du taux d’humidité accompagnant l’arrivée de la mousson. Avant 2010, Neisseria meningitidis du sérogroupe A (NmA) était la principale cause des épidémies de méningite. Avec l’introduction du vaccin dénommé MenAfriVac® entre 2010 et 2020, plus de 325 millions de personnes ont été vaccinées sur l’ensemble de la ceinture africaine de la méningite. Cette vaccination a permis de réduire considérablement le nombre de cas de Neisseria meningitidis du sérogroupe A et de modifier le profil bactériologique de la méningite qui est marqué par une prédominance de Streptococcus pneumoniae (S. pneumo), de Neisseria meningitidis sérogroupe X (NmX), de Neisseria meningitidis sérogroupe C (NmC), de Neisseria meningitidis du sérogroupe W (NmW) et d’Haemophilus influenzae de type b (Hib). Des études montrent que cela ne signifie nullement une disparition de Neisseria meningitidis du sérogroupe A. Dans cette logique, l’introduction d’un vaccin conjugué pentavalent (des sérogroupes A, C, W, X et Y) dans les années à venir devrait permettre de réduire encore la morbidité liée à la méningite et la mortalité due à Neisseria meningitidis. Ainsi, l’enjeu majeur d’un plan de riposte efficace, repose sur la mise en place d’un modèle d’évaluation des risques épidémiques et grâce auquel on peut prédire efficacement la survenue et l’ampleur des épidémies. Dans cette perspective, la Simulation Multi Agent (SMA) est un excellent moyen de mettre en place un modèle capable de transformer des données hétérogènes multi sources en une information spatialisée. Le modèle établi et dénommé MenAfriSim prend en compte les facteurs à risques climatiques et environnementaux déterminants et les facteurs liés à la mobilité des personnes. MenAfriSim est développé et validé dans un premier temps au Sénégal dans le cadre de cette thèse. La mise en place de MenAfriSim s’inscrit dans le « cadre pour la mise en œuvre de la stratégie mondiale pour vaincre la méningite d’ici à 2030 dans la région africaine» piloté par l’OMS. A terme, ce projet vise à doter les autorités sanitaires d’un outil d’aide à la prise de décision dans la planification des stratégies de ripostes et dans l'optimisation des ressources humaines et financières lors des épidémies de méningite.



Doctorant.e: Niane Papa Massar