Projet de recherche doctoral numero :8292

Description

Date depot: 29 mars 2022
Titre: Outil d'Aide à la décision pour les stratégies nationales de l'intelligence artificielle en Afrique
Directrice de thèse: Amal EL FALLAH SEGHROUCHNI (LIP6)
Domaine scientifique: Sciences et technologies de l'information et de la communication
Thématique CNRS : Intelligence artificielle

Resumé: Cette thèse a pour objectif d'établir une étude comparative des stratégies nationales d'IA en Afrique. Ce sujet aura des impacts importants pour les décideurs politiques africains car si des pays d’Afrique réussissent à élaborer leurs stratégies nationales de l’IA entre 2022 et 2025, une élévation de leurs niveaux de vie peut en résulter pour la démocratie et leur stabilité. Si au contraire, la grande majorité des pays africains ratent le virage vers l’économie de la valorisation des données et de l’IA, dans les années qui viennent, les écarts de richesses avec les pays les plus avancés du monde vont s’accroitre. L’enjeu de l’IA et des stratégies territoriales adaptées aux besoins des africains et de leurs entreprises, peut avoir un impact durable sur le développement. La thèse s'attaquera à 4 tâches. 1. La mise en place d'un système d'analyse de l'action des ministres du numérique et de la digitalisation qui ont été créés dans un grand nombre de gouvernements africains. Le développement rapide du téléphone portable en Afrique prépare ce continent à une rapide digitalisation du service public. L'Afrique n'a pas de retard en ce qui concerne les téléphones portables et est en avance sur les systèmes de paiements. Les sites internet de ces ministères de la digitalisation dans des pays comme l'Egypte, Rwanda, l'Afrique du Sud, le Nigéria, ou les pays d'Afrique francophone comme le Sénégal ou la Côte-d’Ivoire peuvent être analysés en vue de suivre sur les 3 années les messages diffusés sur l'intelligence artificielle. 2. Un accent particulier est à mettre sur les recherches concernant les universités africaines et écoles d’ingénieurs. Au moins une 50aine de formations en IA sont déjà en place en 2021 et ce chiffre augmentera sur la période 2022 à 2025, qui est la période de réalisation du doctorat. Une cartographie de ces formations en IA peut être réalisée avec un mapping/cartographie qui permettra de montrer clairement les pays qui se dotent des outils de formations des compétences en IA et les pays qui n'entreront pas dans cette ère de l'IA. 3. La mise en place d'un réseau de correspondants sur les principaux pays africains peut faire partie de la stratégie doctorale, en s'appuyant notamment sur des départements universitaires ou sur des correspondants existants dans des startups ou dans des incubateurs. L'analyse des politiques publiques de soutien aux incubateurs comportant des compétences en IA peut s'opérer sur des pays d'Afrique. Il est à noter qu'il existe probablement une 10aine de pays qui soutiennent déjà ces incubateurs. Il est possible que la Banque Mondiale et des acteurs comme EuropeAid et USAid vont engager des programmes de soutien en IA. La recherche doctorale prendra contact avec les responsables de l’IA dans ces institutions. 4. Des échanges pourront avoir lieu avec les conseillers scientifiques des ambassades de France qui sont présents dans une vingtaine de pays africains. Ce réseau est souvent au contact des ministères du numérique et des universités. Il sera utile d'entrer en contact avec eux pour accéder à leurs informations sur les actions menées par les politiques publiques de ces différents pays. La diplomatie de l'IA a fait l'objet d'un rapport particulièrement intéressant sur l'Union Européenne en 2021 et pourrait aussi aspirer des délégations que l'UE entretient dans chacun de ces pays. Pour ce travail de recherche, de fréquents contacts sont utiles avec l'UNESCO et OCDE, dont les sièges mondiaux sont à Paris. Au sein de l'OCDE, il existe la nouvelle organisation créée par le Premier ministre Canadien Justin TRUDEAU et le Président Emmanuel MACRON : « The Global Partnership for Artificial Intelligence » (GPAI). Peut-être que l'étude doctorale pourra être construite en lien avec le Secrétariat général du GPIA qui est localisé à Paris et qui vise à ouvrir à côté de la Chine et des Etats Unis, une 3e voie pour des alliances sur l'IA. Le GPAI regroupe des pays proches de l'UE et respectant globalement le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Ce projet scientifique permettra aussi de voir dans quelles mesures les pays africains engagent leur développement pour l'IA en respectant les droits de l'homme et la progression des standards internationaux dans ces domaines. Le Sénégal est un pays dont l’université est en pointe pour l’analyse de la progression du RGPD en Afrique. La réalisation de ce doctorat, nécessitera de décrire dans plusieurs pays, la manière dont l'écosystème de l'IA fonctionne réellement et de tenter d'évaluer l'efficacité des politiques de soutien aux startups, aux universités et à des programmes publics développant l'IA.

Doctorant.e: Tabi Agbor Thierry Roland